MAINTENIR LA RELATION AVEC SON ADOLESCENT

Publié le par heureusemaman

L'adolescence est un phénomène social très récent dans l'histoire de l'humanité puisqu'il date des années 60, au moment de la généralisation de l'accès à la 6ème, puis au lycée et, plus tard aux études longues.

Aujourd'hui on parle même d'adulescent, pour désigner ces jeunes adultes qui restent de plus en plus longtemps au foyer de leurs parents car dans l'incapacité d'être autonomes financièrement.

En effet, autrefois, l'enfant, au fur et à mesure de sa croissance, était naturellement intégré dans la sphère des adultes par le biais du partage des tâches quotidiennes et intégré dans le monde du travail au sortir de l'école primaire ( travaux agricoles, apprentissage etc …). Il était tôt responsabilisé et conduit sur la voie de l'autonomie, entraîné dans le sillage de ses aînés qui pouvaient lui transmettre des repères et donner un sens à sa croissance à l'âge où, de nos jours, on maintient ensemble et dans une grande dépendance toute une classe d'âge où chacun ne trouve en face de lui qu'un vis-à-vis se débattant dans les mêmes problèmes identitaires.

A cela s'ajoute le fait que la puberté commence de plus en plus tôt, ne laissant au jeune que très peu de temps pour gérer les bouleversements de son corps. Tout va trop vite dans son corps, alors qu'il est maintenu dans un état de grande dépendance beaucoup trop longtemps. C'est un paradoxe, une dualité qui rend cette période encore plus délicate.

Ce qui était autrefois une simple transition de l'enfant à l'adulte est aujourd'hui devenu une période de crise : celle de la crise d'adolescence.

Période durant laquelle le jeune ne peut revendiquer finalement que peu de choses :

* son territoire (sa chambre, son quartier s'il est en bande),

* sa liberté d'esprit et d'initiative (d'où les multiples désaccords car tout d'un coup notre enfant remet en cause ce que nous lui disons, ce que nous faisons et même ce que nous sommes et il souhaite prendre ses propres décisions selon ses propres critères),

* son autonomie sociale (fréquenter qui il veut quand il veut comme il veut, ne plus partir en vacances en famille, sortir, etc ).

 

Ce n'est donc pas toujours facile de voir nos enfants se détourner de nous parce qu'ils sont mieux avec les copains et copines ; d'apprendre à devenir les accompagnateurs de leur envol ; de trouver la juste distance : trop près, on les étouffe ; trop loin, ils se sentent abandonnés.

Tout comme ce n'est pas toujours facile pour eux de s'éloigner des parents (certains refusent de grandir) ; d'être inondés d'hormones (qui impactent souvent négativement les relations avec l'entourage), d'être ni ceci (enfant) ni cela (adulte).

L'adolescent joue toujours faux : il est trop petit pour être grand et trop grand pour être petit.

 

Répondre aux désirs ou aux besoins ?

 

Les adultes doivent être autant des ponts dans sa rencontre avec le monde que des filtres face aux exigences de la vie commune. Les parents sont donc là pour répondre aux besoins des adolescents (jusqu'à un certain point) mais ils ne sont pas là pour répondre à leurs désirs (ex : ton besoin est celui d'une paire de basket, ton désir est celui d'une paire de basket de marque. Je peux répondre à ton besoin mais pas à ton désir.) Nous devons plutôt les inviter à se donner les moyens d'y accéder (suite de l'ex : quelle partie de ton argent de poche es-tu prêt à mettre pour ces baskets ?). De plus, il y a des désirs recevables, acceptables et d'autres qui ne le sont pas. Et certains désirs peuvent aussi rester à l'état de désir, cela devient alors un rêve qui ouvre à la créativité et au dépassement de soi.

 

Ce qui est normal, ce qui doit inquiéter : quelques balises pour éviter que les brises légères ne basculent en avis de tempête :

 

* Perte ou augmentation importante de poids.

* Problème de sommeil

* Changement radical et trop rapide de la personnalité

* Instabilité scolaire et école buissonnière

* Chute des notes et du niveau scolaire

* Plaisanteries et conversations fréquentes à propos du suicide

* Symptômes de consommation de drogue.

* Jeux avec la loi (joue avec les limites un peu trop souvent et trop dangereusement).

 

→ Ce qui est normal : l'ado qui se fait prier pour partir en week- end, en vacances ou à l'église avec ses parents, qui s'enferme dans sa chambre pour écouter de la musique.

 

Ce qui doit inquiéter : l'ado qui reste cloîtré dans sa chambre tous les week-ends, qui refuse de sortir, qui nous dit de faire savoir qu'il n'est là pour personne et qui ne s'intéresse à rien. Bref, le complet repli sur soi.

 

→ Ce qui est normal : l'ado qui cherche à repousser ses limites personnelles. Celui qui va bien ne mettra pas volontairement sa vie en péril.

 

Ce qui doit inquiéter : l'ado qui cherche perpétuellement ses limites au péril de sa vie. Ce sont les ados en souffrance qui relèvent les défis les plus dangereux au sein d'un groupe.

 

→ Ce qui est normal : les changements physiologiques et physiques déstabilisent les adolescents qui deviennent naturellement irritables et agressifs. Leur humeur est affectée par la tempête hormonale qu'ils subissent.

 

Ce qui doit inquiéter : l'ado qui commence à se taper la tête contre les murs, à mettre des coups de pied dans une porte, à lever la main sur un des parents. Un ado devient violent quand l'entourage n'arrive plus à la contenir suffisamment.

Attention cependant à ne pas avoir une attitude de dureté et de rigidité qui engendrerait la violence.

 

→ Ce qui est normal : faire un régime, même farfelu. Tant que l'ado craque sur un bon gâteau ou du chocolat, il n'y a pas de souci à se faire.

 

Ce qui doit inquiéter : la préoccupation excessive autour de la nourriture, le calcul des calories au gramme près, son implacable résistance à toute sucrerie, tout comportement obsessionnel autour de la nourriture.

 

Si nous sentons que nous entrons ou sommes dans une impasse :

 

* Ne pas hésiter à demander de l'aide : personne mature et de confiance, référent spirituel, médecin, psy, spécialiste, groupe de paroles (ne pas dire à l'ado qu'il est devenu fou et qu'on va l'emmener consulter mais lui dire que l'on ne se comprend plus et que l'on va chercher de l'aide ensemble).

 

* Manifester la grâce en lâchant du lest, en renonçant à certains principes, en bannissant les '' yaka fauque '' en faisant preuve de bonté dans des circonstances où un cœur dur serait intransigeant. La relation est la plus précieuse des choses à conserver et à préserver avec notre adolescent.

 

* Et continuer de nous battre dans la prière, espérer et croire, même si ce qu'on vit contredit tout !!

 

La meilleure des pistes à suivre pour maintenir la relation avec son adolescent durant toutes les années que celles-ci va durer est celle de l'anticipation (de l'étayage) :

 

Autrement dit, l'adolescence, cela se prépare en amont !

 

Quelques pistes :

 

* aimer son enfant inconditionnellement, en prendre soin, se sentir concerné par son développement physique, intellectuel et spirituel et le faciliter.

 

* développer une saine relation d'attachement et des liens d'affection sains, offrir un environnement sécurisant, faire preuve d'empathie.

 

* avoir un projet éducatif qui se manifestera au travers de la transmission de valeurs, de repères, et au travers de limites raisonnables et prévisibles avec un contrôle souple (éviter l'inconstance et l'imprévisibilité).

 

* être une famille la plus soudée possible dans laquelle le père n'est ni indifférent ni démissionnaire ni autoritariste.

 

* être une famille dans laquelle la parole circule facilement et où il n'y a pas de sujet tabou.

 

* cultiver la confiance en soi et l'estime de soi dès le plus jeune âge au moyen de la valorisation, de l'encouragement.

 

* encourager l'enfant le plus tôt possible à avoir une relation personnelle avec Dieu.

 

* permettre à l'enfant de trouver, développer et cultiver une passion qui canalisera positivement son temps de loisirs, son énergie et son humeur et sera constructive pour lui.

 

* être ferme et doux, c'est-à-dire ni mou ni rigide; ne pas faire preuve de laxisme et ne pas exercer une discipline inadaptée. N'être ni trop indulgent ni trop exigeant.

 

* apprendre à bien connaître son enfant, ses forces et ses faiblesses et s'adapter à lui (caractère, personnalité).

 

* respecter l'enfant et lui apprendre à nous respecter.

 

* montrer à l'enfant qu'il peut compter sur nous.

 

* être un exemple.

 

* conduire l'enfant à construire un cercle d'amis / des amitiés fiables, de confiance, saines.

 

* créer des liens profonds avec d'autres familles qui partagent les mêmes valeurs, le même projet éducatif car ces familles pourront devenir des ressources pour nous ou nos ados dans les périodes de crise.

 

* leur apprendre l'autonomie et les responsabiliser au fur et à mesure de leur croissance.

 

 

Et quand on est dedans (dans l'adolescence de nos enfants) :

 

continuer tout cela en sachant s'adapter sans se renier.

 

* en répondant de façon appropriée ( au choix selon les circonstances : oui ! - oui, à condition que … -

oui, si …. - oui, quand …. - oui, on verra – oui pour ça et non pour ça – non ! Je ne veux pas – non, je ne suis pas d'accord mais tu es libre).

 

* en ne confondant pas négocier et capituler, autorité et autoritarisme, interdire et agresser, sanction d'un acte et humiliation, conflit et destruction.

 

* alléger le nombre de règles, se centrer sur l'essentiel. Être à la fois souple et exigeant.

 

* ne pas prendre de décisions sous le coup de la colère.

 

* respecter ce à quoi on s'est engagé.

 

* être clair sur ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas.

 

* parler de soi et inviter l'ado à parler de ses émotions ; cultiver le dialogue.

 

* penser à compenser les interdits.

 

* accepter d'être un parent imparfait et se considérer en formation continue pour vraiment comprendre notre ado.

 

* être dispensateur de la grâce ; avoir de l'empathie.

 

* se rappeler notre propre adolescence.

 

* respecter leur intimité.

 

* s'intéresser à ce qu'ils lisent, regardent, font, à leurs amis.

 

* ne pas avoir peur (de l'inconnu, de ce qui peut arriver, de ce que sont nos ados) : Dieu est aux commandes !

 

* être équilibriste entre le maintien de l'autorité et le respect des règles d'un côté, le lâcher-prise, la confiance et la souplesse de l'autre.

 

* marquer clairement les limites de l'acceptable et de l'inacceptable, notamment au niveau spirituel ( mais ne jamais aller à la rupture de la relation).

 

* ne pas se laisser déstabiliser ou accabler dans notre propre identité mais savoir reconnaître nos torts, nos erreurs, demander pardon et réorienter si nécessaire.

 

* savoir s'amuser avec nos ados mais ne jamais faire aucune concession sur le respect et ne pas tomber dans le copinage, rester l'adulte.

 

* s'impliquer dans leur vie sociale en s'intéressant à leurs amis, en organisant avec eux des événements, en ouvrant notre maison à leurs amis et en étant disponibles pour eux aussi.

 

* instaurer des rituels : fête ou cérémonie lors des premières règles pour la fille, pour les 18 ans, pour le diplôme obtenu, etc etc …

* continuer de leur parler leur langage d'amour et mettre toute notre bonne volonté à maintenir la relation sans les étouffer.

 

* ne pas leur rentrer dedans dès qu'ils sont de mauvaise humeur (cela ne sert à rien si ce n'est empirer la situation, les laisser bouder mais pas en face de nous, c'est tout : tu as le droit de bouder mais pas dans la pièce principale).


* dire je te comprend à gogo, (même si ce n'est pas vrai) !

 

* créer un dialogue qui part d’abord d’un regard d’amour et offrir une écoute empreinte d’une sincère curiosité.

 

* ne pas se laisser envahir par ce que les autres vont penser et garder à cœur ce qui est important pour son adolescent.

 

* remplacer la critique et l’humiliation par l’encouragement.

 

* impliquer l’adolescent dans la recherche de solutions et passer des accords dans le respect mutuel.

 

* demeurer un phare dans la nuit, un point d'ancrage. L'ado fait ses expériences mais doit avoir l'assurance que le retour est possible, sans condamnation ni jugement, et autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce qu'il prenne définitivement le large parce qu'il peut s'assumer non seulement financièrement mais aussi dans tous les domaines de sa vie.

 

Prières, proclamations, et appels sur ma vie, mes enfants

 

 

Conformément à 1 Pierre 5 : 7, je me décharge sur Dieu de tous les problèmes de mes enfants, car Lui-même prend soin d'eux.

 

Conformément au Psaume 37 :5, je recommande tous mes enfants à l’Éternel, je mets en Lui ma confiance, et Il agira.

 

Conformément à Psaume 55:22, je remets tous mes enfants à l’Éternel, et Il les soutiendra, Il ne les laissera jamais chanceler.

 

Conformément à Proverbes 16 :3, je recommande à l’Éternel tous mes enfants, et ceux-ci réussiront.

 

Conformément à Jérémie 29 :11, je proclame que ce sont des projets de paix et non de malheur que l’Éternel a formé sur tous mes enfants afin de leur donner un avenir et de l'espérance.

 

Conformément à Ésaïe 55 :12, je proclame que tous mes enfants sortiront avec joie, et qu'ils seront conduits en paix.

 

Conformément à Jérémie 30 :10, j'appelle sur chacun de mes enfants le repos et la tranquillité, que rien ne vienne les troubler.

 

Conformément à Jérémie 31:17, je proclame qu'il y a de l'espérance pour l'avenir de chacun de mes enfants.

 

Conformément à Isaïe 43:1, Ainsi parle maintenant l’Éternel, qui a créé mes enfants : Ne crains rien car je les rachète, je les appelle par leur nom: ils sont à moi!

 

Conformément à Ézéchiel 34:11-31, ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Voici, j'aurai soin moi-même de chacun de tes enfants.

 

Conformément à Ephésiens 2 : 8 à 10, c'est par la grâce que mes enfants sont sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de nous, c'est le don de Dieu..... Car ils sont son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin qu'ils les pratiquent.

 

Conformément à Colossiens 1 : 27, j'appelle le Christ dans la vie de mes enfants, Lui en qui se concentre l'espérance de la gloire à venir.

 

Conformément à I Corinthiens 13 : 4- 7 , j'appelle entre mes enfants un amour patient, plein de bonté, non envieux, qui ne cherche pas à se faire valoir, qui ne s'enfle pas d'orgueil, qui ne fait rien d'inconvenant, qui ne cherche pas son propre intérêt, qui ne s'aigrit pas, qui pardonne en toutes occasions, qui espère, qui persévère.

 

Conformément à 2 Corinthiens 4 : 16, je ne perds pas courage et je demande au Seigneur de renouveler mon être intérieur de jour en jour.

 

Conformément à Galates 5 : 22, j'appelle le fruit de l'Esprit dans la vie de chacun de mes enfants et entre eux : l'amour, la joie, la paix, la patience, l'amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi.

 

Conformément à Romains 5 : 5, je crois que mon espérance concernant mes enfants ne sera pas déçue.

 

Conformément à Philippiens 2 : 13 – 14 , je demande à Dieu de produire en mes enfants le vouloir et le faire pour qu'ils parlent et agissent selon Son projet plein d'amour, sans se plaindre et sans discuter.

 

Conformément au Psaume 119 : 5,, 10, 11, 12, 15, je demande à Dieu de donner à chacun de mes enfants assez de fermeté pour observer Ses ordonnances, pour ne pas dévier de Ses commandements, pour garder Sa parole tout au fond de leur cœur afin qu'ils ne pèchent pas contre Lui, je demande qu'Il leur enseigne Ses ordonnances et fixe leurs regards sur les voies qu'Il leur trace.

 

Conformément au Psaume 32 : 8, je demande au Seigneur d'instruire chacun de mes enfants, de leur indiquer le chemin qu'ils doivent emprunter, d'être leur conseiller, de veiller sur eux.

 

Conformément au Psaume 19 : 13, je demande à Dieu de pardonner tous les faux pas de chacun de mes enfants , les péchés dont ils n'ont pas conscience. Qu'Il les garde des pensées d'orgueil, qu'elles n'aient pas d'emprise sur eux.

 

Conformément à Proverbes 4 : 23- 24, je demande au Seigneur d' aider chacun de mes enfants à veiller sur son cœur et de les garder de prononcer des paroles mauvaises.

 

Conformément à Jean 7 : 38 j'appelle des fleuves d'eaux vives sur chacun de mes enfants.

 

Conformément à Isaïe 54 : 13, chacun de mes enfants sera disciple de l’Éternel et leur paix sera grande.

 

Conformément à 3 Jean 4 , je n'ai pas de plus grande joie que d'apprendre que mes enfants vivent selon la vérité.

 

Conformément à Exode 14 : 14, l’Éternel combattra pour moi, et moi, je me tiens tranquille.

 

Conformément à Ephésiens 5 : 18-19, je demande au Seigneur de me donner le réflexe de faire, en toutes circonstances, toutes sortes de prières et de requêtes sous la conduite de l'Esprit. Je veux apprendre à le faire avec vigilance et constance, en intercédant pour toute ma famille et en particulier pour moi. Je demande à Dieu de me donner, quand je parle, les mots que je dois dire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Education chrétienne

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C
Merci pour cet article! C’est sûr qu’on se sent très vite dépassée. C’est mon neveu qui m’inquiète ces derniers temps. Il entre dans cette phase pré-ado où il ne veut parler à personne, il devient de plus en plus nerveux et énervé. J’encourage sa mère à lui parler. J’espère que ça passera vite !
F
Merci à vous pour cet article précieux!<br /> Mon fils ainé est dans cette période, nous vivons cela très bien ...mais il ne faut pas que j oublie que c'est Dieu qui est aux commandes...merci pour ce rappel, ça fait du bien!
F
waow ! Mille mercis ! Ce que tu partages sur ton blog est tellement précieux ! Merci de tout coeur, c'est un beau cadeau que tu nous fais encore une fois !